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Dans les Haut-de-France, des locataires sont de plus en plus fragilisés.

Dans sa conférence de presse aujourd’hui, la Fondation évoquera la manifestation régionale pour le Droit au logement, le 5 avril à 14h30, Grand Place à Lille.

Dans le département du Nord, les expulsions avec intervention des forces de l’ordre ont presque doublé en huit ans, sans compter les locataires partis d’eux-mêmes. Elles sont souvent réalisées sans proposition de relogement ou d’hébergement, avec des conséquences dramatiques pour les personnes : délais extrêmement longs pour retrouver un logement, appauvrissement lié aux procédures, effets sur la santé mentale et sur la scolarisation des enfants, etc.

De plus, depuis juillet 2023, la loi a évolué pour accélérer encore le rythme des expulsions locatives. La loi dite « Kasbarian – Bergé » diminue ainsi les délais entre les différents stades de la procédure, qui étaient pourtant mis à profit pour trouver des solutions, limitant d'autant les possibilités de prévention des expulsions.

« La crainte est partagée par toutes les associations avec lesquelles nous travaillons. On remarque une vraie fragilisation des locataires partout sur notre territoire, du fait de l’augmentation des coûts des fluides et des loyers qui viennent alourdir les dépenses incompressibles des ménages. La conséquence est l’aggravation alarmante du nombre de personnes menacées d’expulsion  », précise Isabelle Fourot, directrice de l’agence régionale de la Fondation pour le Logement.

Pour la Fondation, il est impératif d’agir au plus près des ménages en difficulté, mais les marges de manœuvre sont de plus en plus étroites. Le Fonds de Solidarité Logement revoit par exemple ses critères d’aide qui deviennent de plus en plus restrictifs, tant il est sollicité… le constat est simple et terrible à la fois : la Métropole de Lille cherche à contenir son enveloppe financière d’aide, mais c’est sans compter les besoins croissants des ménages modestes.

Dans les principales agglomérations des Hauts-de-France, le marché du logement est totalement bloqué et il en va de même pour l’hébergement. Lorsque la force publique intervient pour une expulsion locative, il n’y a souvent aucune solution de logement ou d’hébergement proposée. Les personnes ont alors pour seule alternative l’accueil, de manière très précaire, chez des connaissances, ou pire encore, se retrouvent à la rue.

C’est pour cela que la Fondation et de nombreuses organisations et associations demandent de toute urgence qu’il soit mis fin aux expulsions sans solution de relogement, ou en dernier recours sans proposition d’hébergement. Il faut également assurer l’accompagnement juridique des personnes menacées d’expulsion et abonder les aides en faveur des personnes en situation d’impayé locatif (charges comprises) ou dont le loyer est incompatible avec leurs ressources. »